L’ancienne commune de Maizeret d’une superficie d’environ 500 hectares est située dans la province de Namur au sud de la Meuse à mi-chemin entre Namur et Andenne dont elle fait aujourd’hui partie. Bordée par le Samson en sa limite est, elle fait face au village de Thon et à son château médiéval. Le seuil de l’église du village est à l’altitude de 165 mètres. Ce n’est pas le point le plus haut du village. L’écart d’El Cor, en limite de l’ancienne commune de Mozet, domine le territoire de Maizeret.

          Le village est en fait divisé en trois parties. « Maizeret-Bas » borde la Meuse, s’étale le long de la route Namur-Andenne et fait face à Namêche. Au lieu-dit « Sur les Forges », en bordure du Samson, un groupe de six habitations marque la limite de l’ancienne commune. Le village proprement dit « Maizeret-Haut », situé sur le plateau vallonné constitue le cœur de l’ancienne commune.

          Le cœur du village est relié aux communes voisines par quatre routes. Deux de celles-ci parcourent le plateau pour joindre les villages voisins de Loyers (commune de Namur) et de Mozet (commune de Gesves). Les deux autres permettent de rejoindre les vallées par un itinéraire pittoresque offrant de belles échappées sur ces vallées.

          Avant 1940, la majorité de la population était occupée dans l’agriculture et les industries extractives. Il y a toutefois eu d’autres activités industrielles. Le répertoire par commune des activités industrielles et de leur main d’œuvre de 1800 à 1950 fait apparaître qu’à Maizeret il y a eu un moulin à eau (XIXe s.), un moulin marbrier (XIXe s.) de l’extraction d’argile plastique et de sable, des briqueteries (XIXe et XXe s.), de la céramique  (XIXe et XXe s., 21 emplois en 1896), des carrières de pierres à bâtir et à chaux (XIXe et XXe s., 76 emplois en 1896), des fours à chaux (XIXe et XXe s.), de la métallurgie (XIXe s.) et une mine de plomb (XIXe s.).

          Les versants des vallées étaient des centres actifs d’extraction de la pierre de taille et de la pierre à chaux. Actuellement, les carrières de Gawday, bordant la Meuse et la carrière de Grosjean, à flanc de coteau, sont abandonnées. L’exploitation de la grande carrière des Plates-Scailles, exploitée par la société Trancar, est terminée depuis le début du XXIème siècle.

          Derrière la ferme de Bialy, après 1940, on a ouvert dans une prairie une carrière à ciel ouvert où l’on extrayait des silex roulés (cailloux blancs). Ceux-ci ont servi à la fabrication de tous les pavés pour le pavillon de l’exposition de Bruxelles en 1958.

          Quant aux ouvriers carriers et tailleurs de pierre, il n’y en a plus à Maizeret.

          Le plateau calcareux avec ses plaines et ses coteaux a une destination agricole. La terre n’a pas de qualité exceptionnelle, elle fut même considérée au XVIe siècle comme « maigres et pierreuses […], en montagnes et vallées […], ne sachant tenir leur graisse […] ; les prairies sont infructueuses […], le pays est arsillasse (argileux) et coulant […] ». Plus de 100 hectares sont consacrés à l’agriculture, c’est toutefois moins que les 170 hectares de bois du village.

          Avant la deuxième guerre mondiale, le village comptait 6 fermes moyennes et 5 à 6 fermettes. Aujourd’hui, il ne subsiste en activité que la ferme près du cimetière et celle de Bialy. Les bâtiments de la ferme de la Biche ne sont plus utilisés et servent de Haras.

  

Moisson 1930 et fenaison 1942

Emile Godfroid, Maurice Boseret et Félicien Lambert

          Aux alentours de la guerre de 1914, le village possédait près d’une dizaine de bistrots. Les ouvriers carriers y repassaient volontiers en rentrant du travail pour faire « passer » la poussière de calcaire qu’ils accumulaient dans la gorge durant la journée. Ainsi rien que sur la rue Villenval, on peut citer en remontant de la vallée, au 210, au 128 dans une maison aujourd’hui disparue, chez « l’Tchâw » au 123, chez « l’Didi » au 120, au 101 et au 100. Pour la vallée les anciens se rappellent des cafés « Au pêcheur » et « Les Nutons ». Il n’en restait qu’un, fin des années 30 : le Café Timsonet, place de l’église. A l’époque, ce café était surtout fréquenté par les soldats de la garnison du fort.

          C’est dans ce café « E’mon l’Didi » que lors de l’hiver 1952 une petite activité cinématographique vit le jour. La projection de film ne dura pas bien longtemps. L’expérience fut rééditée par deux fois.

          La première à l’initiative de Monsieur le curé Delvaux au garage du Château où en 1966 quelques séances furent organisées. Le film Sissi y eut un grand succès. Le Comité de Maizeret tenta également l’aventure en proposant une séance en plein air lors de sa kermesse annuelle du mois de juillet en 1999, 2000 et 2001.

          Le village a compté trois restaurants, « Le Château des Castors », « Le Châlet Suisse » devenu ensuite successivement « L’auberge des deux Maries », "Espace 54", "Arrêtez le temps" et actuellement "ISule"  et le célèbre « Chez Léon » qui déménagea de l’autre côté du Samson dans le village du même nom.

          Le village avait également son magasin « Servir », magasin du groupe Delhaize au 125 rue de Villenval. Fort fréquenté après la guerre, il était tenu par Mademoiselle Mariette Gérard. Il y eut aussi un petit magasin au 108 de la rue de Villenval tenu par Denise Paquot. Celui-ci ferma définitivement ses portes au début des années 80.

          En 2008, le village ne possède plus aucun café, restaurant ou magasin.

          Il en est de même de la forge au 1 rue du presbytère, de la cordonnerie – sellerie au 5 de la même rue, du maréchal-ferrant au 125 rue de Villenval et du coiffeur qui officiait au 128 de la même rue.

          L’école du village qui existait depuis plus d’un siècle fut annexée par la Ville d'Andenne lors de la fusion des communes. La construction est utilisée comme salle communale depuis 1991, année de sa rénovation.