Vue aérienne 1995

          Construit entre 1888 et 1900, il faisait partie de la ceinture des 9 fortifications de Namur avec ceux de Marchovelette, Andoy, Dave, Malonne, Cognelée, Emines, Suarlée et Saint-Héribert.

          Ces grands travaux de la fin du 19ème siècle sont réalisés sous le règne de Léopold II sous les ordres du Général de Brialmont, son architecte. Le souverain serait venu visiter les ouvrages de défense.

          Situé à 80 mètres au-dessus de la Meuse sur l’éperon dominant le confluent avec le Samson, on l’appelait le Fort du Diable à cause des rochers escarpés qui le rendait inaccessible depuis ces cours d’eau.

          Il présente une forme de tête de flèche et a pour mission de défendre le flanc gauche du fort d’Andoy (fort principal), le flanc droit étant défendu par le fort de Dave. Ces trois forts protègent la partie sud de la Meuse de Namur.

Carte Août 1914 

          Lors de la première guerre mondiale il fut bombardé le vendredi 21 août 1914 vers 11.00hr par les batteries allemandes établies sur les hauteurs de Haut-Bois, d’Arville et de Strud-Groynne.

          Le 22 août, après 2 jours de combats, les coupoles du fort furent détruites et le commandant du fort ordonna l’évacuation. Plusieurs soldats furent blessés et horriblement brûlés en rejoignant le gros des troupes à Loyers.

          Restauré en 1932, suivant un plan de l’armée belge datant de 1927, le fort fut réoccupé vers 1935 par une garnison de 300 soldats.

          Lors de la seconde guerre mondiale, le fort de Maizeret, était encadré par les soldats du 21ème régiment de Ligne de Liège. Les baraquements couvraient tous les prés en face du château. La citerne de ce camp apparait encore, encadrée par des barbelés, près du carrefour entre la rue Gouverneur Galopin et la rue du Village.

          Après une résistance efficace, il fut un des derniers à capituler avec les deux autres forts du sud de la Meuse. Il tomba le 23 mai 1940 à 14.45hr après 13 jours de lutte.

 

 

          Parmi les soldats qui l’occupaient, certains furent faits prisonniers, d’autres s’enfuirent par la gaine d’air débouchant dans la petite carrière en bord de Meuse en se laissant descendre le long de la paroi à l’aide de cordes. Certains purent rejoindre les troupes qui continuaient à combattre sur la Lys. Un seul des défenseurs du fort, Joseph Heneaux, grièvement blessé lors de l’explosion de la coupole principale du fort le 23 mai 1940 décéda après son évacuation à l’hôpital de Marche le 24 mai 1940.

 

          Les 14 hectares du fort furent démilitarisés et vendus en 1958 à un particulier qui y a construit une résidence secondaire sur l’emplacement d’un ancien casernement. Le site n’et aujourd’hui pas accessible au public.

 

          Le 8 mai 2010, le Comité de Maizeret a eu à coeur de célébrer les 70 ans de la rédition du fort du Diable. Avec l'aimable autorisation des propriétaires, il a pu mettre sur pied une visite partielle du fort, une exposition au château de Maizeret, un rassemblement de véhicules historiques et un espace de rencontre. Un nombreux public a accompagné le comité dans ce devoir de mémoire. Nous pouvons voir le fort tel qu'il est en 2012 et revivre cette journée du 8 mai grâce aux photographies de Vincent Dachelet. (Voir Photos) Le 9 mai 2015, le comité réitéra cette démarche et le public fut à nouveau autorisé a entrer dans le fort avec un parcours qui lui permis de découvrir tous les fossés, de visiter quelques salles et de se promener sur le massif central.