Château du Moisnil avant 1940 

         Moisnil signifierait « hameau du moulin ».

          Le fief en entier comptait environ 100 ha pour Maizeret et environ 160 ha pour Moinil. Le lot Moinil portait en 1314, une « thour » et une maison (voir la planche 246 de l’album de Croy dessinée en 1608). Cette cense sera le noyau du futur château.

          Le « sous-fief » de Moinil change fréquemment de propriétaire : en 1645 la seigneurie et son château sont vendus pour 22.000 florins, pour être à nouveau cédés en 1677 pour 2.440 florins, le château et les bâtiments étant en ruine.

          Le fief est devenu propriété de Vincent de la Boverie, mayeur des ferrons et maître des forges qui reconstruit la bâtisse et la transforme en une véritable demeure de plaisance.

          L’histoire raconte qu’un certain Henri de La Fontaine aurait aussi habité le château du Moisnil et aurait hébergé en 1692 le célèbre fabuliste Jean de la Fontaine son cousin, alors historiographe, qui accompagnait le Roi de France Louis XIV pendant le siège de Namur. L’abbé Blouard, ancien curé de Mozet, dans son histoire de la « Basse Meuse namuroise » signale qu’existe toujours le banc sur lequel, prétend-on, le célèbre écrivain aurait écrit la fable : « Les animaux malades de la peste ».

          Rien ne permet de confirmer cette histoire, le célèbre fabuliste étant à cette époque d’une part malade et d’autre part en disgrâce n’a pas accompagné le Roi de France dans ce déplacement. Une curieuse assimilation avec un écuyer nommé Jean de La Fontaine propriétaire du Manoir de Maizeret semble être à l’origine de la confusion. (Voir Ferme La Fontaine)

          Le baron de Jacques de  Baré , seigneur de Houchenée, relevant de la Cour féodale de Liège, et sa famille l’occupèrent dès 1753. Ceux-ci tenaient toujours la seigneurie à la fin de l’ancien régime (1794).

          Les armoiries de cette famille des derniers seigneurs de Maizeret furent adoptées par la commune de Maizeret (reconnu par arrêté royal du 05/12/1954). (Voir Blason)

          Il ne subsiste plus actuellement que les agrandissements réalisés en 1902 par le haut magistrat Van Dievoet, avec le concours de l’architecte Flaneau, en style classique avec un toit à la mansard, respectant l’ensemble architectural des constructions anciennes.

 

         Dès la mobilisation générale de septembre 1938, une partie de la demeure servit de cantonnement aux défenseurs de la Meuse. Bombardé par l’aviation allemande le 12 mai 1940, en même temps que la ville de Namur, le château fut incendié partiellement. Ce sont les parties les plus anciennes, les deux ailes avant, qui furent détruites. Ces parties du château ne furent pas reconstruites. Il en subsiste les caves, dissimulées sous la couverture de gravier.

          Le castel et son parc de 35 hectares furent achetés en juin 1922 par la société « Les Journaux Réunis de Lille à Roubaix » à Madame Marguerite Anspach, veuve de Jules Van Dievoet, et consorts. Madame Duhamel, responsable de la dite société, occupa le bien pendant environ 17 années.

          Le 21 mars 1939, Madame Marguerite de Barre d’Erquelinnes, épouse du comte Antoine d’Ursel, acquit le bien de Moisnil.

          Un porche fut reconstruit en 1960. C’est à cette époque que l’exploitation de la ferme adjacente fut abandonnée.

          Depuis 1988, le château qui domine toujours fièrement la vallée de la Meuse est habité par son fils le comte Didier d’Ursel.

    

Château du Moisnil - Corps de logis principal et orangerie